Retrouvez ici les articles rédigés par Christian Mathieu pour le journal du village le Faucon Le Sache.
A quoi correspond le mur qui longe la façade nord des ruines de la Collégiale et qui se termine par une porte voûtée bien énigmatique ?
En cette dernière année du 19 ème siècle , le problème de la ressource en eau devient crucial. Le maire M. Mondot écrit au préfet le 22 juin 1899 afin d’obtenir de l’aide. Je vous livre un extrait de cette lettre : « A Montfaucon nos puits sont contaminés soit par les fosses d’aisance, soit par les fumiers ; quelques sources sont encore bonnes mais d’un si faible débit que nous ne pouvons y compter pour l’alimentation .»
Une source semble intéressante, celle dite du « Puisat »*, mais après l’achat à grands frais du terrain et de nombreux travaux , on finit par s’apercevoir qu’elle est contaminée ! Le bon choix, cette fois, se porte sur la fontaine Richy qui se trouve dans le vallon à droite sur la route de Nantillois. Un architecte est désigné : M. Médard de Verdun. Le projet d’élévation et de distribution d’eau dans les diverses rues de Montfaucon est enfin établi. On est déjà en 1905 ! Il comporte :
Le réservoir (25m de longueur, 16 m de largeur et 2m40 de hauteur) comportait 2 bassins. Il a été construit en pierre de taille de Génicourt. Deux portes voûtées à l’est et à l’ouest permettaient d’y accéder, fermées par des portes à claire voie pour assurer la ventilation. Seule la porte ouest subsiste. L’adjudication est accordée le 17 janvier 1906 à une entreprise de Pont-à-Mousson.
La dépense est tellement conséquente qu’un emprunt est contracté sur 30 ans. Les travaux sont suspendus pendant l’été en raison d’une protestation d’un groupe d’habitants mené par M. Bemer (conseiller d’arrondissement). L’affaire fait grand bruit et les opposants pensent que c’est l’Etat qui est propriétaire de la place depuis la Révolution et non la commune. Même l’architecte trouve que le choix de l’emplacement du réservoir est critiquable au niveau esthétique … Le sénateur Boulanger questionne le ministre des finances M. Caillaux et il s’avère que la commune est bien propriétaire de la place depuis 1794.
Néanmoins, le préfet ajoute une recommandation, celle de préserver le plus grand nombre possible de tilleuls !
Les travaux seront terminés début 1907 mais les habitants n’en ont pas profité longtemps (7 ans)… Les 2 cartes postales ont été prises sous le même angle à l’arrière de l’église avant et après les travaux. Chacun pourra imaginer la transformation de la place !
Légende : gendarmerie à droite , maison Raulin (ancienne maison canoniale du Prieur) à gauche.
*Je suis preneur de renseignements sur la localisation de la source du « Puisat »
Bibliographie : archives départementales de la Meuse